Les tontes de gazon sont un excellent matériau pour le paillage : elles laissent s'écouler les eaux d'arrosage, empêchent l'évaporation et enrichissent en se décomposant ultérieurement la terre au pied des plantes.
Mais attention de ne pas les employer directement : gorgés d'eau, tous ces brins d'herbes, en couche épaisse, fermentent rapidement à la chaleur. La température à l'intérieur du paillage augmente parfois de façon vertigineuse et peut entraîner des brûlures à la base des plantes protégées.

Un séchage au soleil est indispensable avant d'utiliser votre herbe en paillage. Ne l'oubliez pas.
Les tontes de gazon peuvent également rejoindre le tas de compost Il faut juste prendre soin de mélanger l'herbe fraîchement coupée avec le reste du compost. Ne pas la laisser en paquet !
Trois modes de recyclage: le "mulching", le paillage et le dépôt sur le tas de compost.
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Le "mulching". Le principe: l'herbe tondue est broyée sur place par l'engin même qui l'a coupée: une "tondeuse mulching" ou certains modèles de tondeuses traditionnelles équipées après coup d'un "kit mulching".
Avantages: gain de temps et d'efforts, économie de sacs à déchets végétaux ou de carburant pour aller jusqu'à la déchetterie, réduction de travail au niveau des incinérateurs de cette dernière (rôle écologique), libération d'azote par les fines particules hachées (la pelouse s'auto-fertilise).
Inconvénients: si le gazon est malade, c'est le cercle vicieux. Les pourritures et champignons sont recyclés sur place. Si la quantité de particules est trop importante d'un coup, c'est l'"effet cartonné" assuré (pelouse étouffée).
Le bon conseil: après la quantité d'eau tombée en avril, l'herbe a énormément poussé. L'utiliser en mulch à votre prochaine séance de tonte n'est donc pas la meilleure idée qui soit. Trop de matière d'un coup, même si la règle "il ne faut pas enlever plus de un tiers de la hauteur de l'herbe à chaque coupe" plafonne l'apport et en limite les conséquences.
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Le paillage. Le principe: les déchets de tonte sont étalés en couverture du sol, par vos soins, au pied d'autres plantes (arbustes, légumes), sur une terre propre et fraîche (préalablement désherbée et arrosée).
Avantages (en plus des économies de sacs, carburant précédemment cités): fertilisation, obstacle à la croissance des mauvaises herbes, maintien de la fraîcheur au niveau du sol (l'eau s'évapore moins vite), économies d'arrosage. Les rosiers adorent.
Inconvénients: la couleur jaune paille (question de goût) indépendamment des problèmes liés à une mauvaise utilisation.
La règle: étalez une couche de 2 cm d'herbe fraîche. Pas plus. Ce paillis va "fondre", diminuer de volume en séchant. Renouvelez l'opération jusqu'à ce que la couche sèche atteigne à son tour 2 cm d'épaisseur. Ensuite, arrêtez. Utilisez de l'herbe qui n'a pas été traitée.
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Le dépôt sur le tas de compost.
Avantages: l'herbe permet d'échauffer le tas et de l'alimenter en "jus" (matière humide) en fondant. Mais il ne faut pas trop en mettre malgré les risques actuels de surproduction de la pelouse.
La règle: sur le tas de compost, toujours 2/3 de couches sèches et 1/3 humides en alternance pour éviter les moisissures, moucherons et excès de fermentation. Si le tas sent mauvais, c'est que vous avez mis trop d'herbe coupée. Ajoutez des éléments carbonés (broyats de bois secs) pour éponger. Là encore, utilisez de l'herbe qui n'a pas été traitée.
Conclusion: tout est donc fonction du rapport entre vos besoins (taille de votre compost, proportion de ses éléments secs carbonés, nombre de plantes que vous avez à pailler) et de la quantité de déchets de tonte produits d'un coup (surface, météo). Si vous avez trop d'herbe coupée: évacuation!
