Poèmes nature
Vous avez une âme de poète en vous ? Vous pouvez nous transmettre votre texte
Sommaire
N.B.
Retirer 346 de l'e-mail pour contacter un auteur
FLEUR DE LUMIERE

Emblème des sultans
Secret de hautes lignées
elle est retenue
bien sage et bien rangée
dans des jardins ottomans
Clandestine, interdite
on achète au prix d’or
le croisement des plus belles variétés
la belle dame renaît pour éclore
divine et convoitée
Symbole d’amour
sauvage ou docile
on la porte en Triomphe
dans les jardins, les belles allées
Amour naissant ou passionné
sa robe enfantine
rayonne d’un joli nom
Pinocchio
ivoire blanc, flammée rouge sang
Elle est soleil
Amour sans espoir
et jaunit tristement
Fleur de lis
sa robe coquine
s’empourpre pour l’être aimé
en brassée délicatement
Elle s’invite à toute heure
comme un rayon
à l’intérieur
et nous laisse dévoiler
sans pudeur
les néons de son coeur.
Frédérique
Patezour
Ballade
du chrysanthème
Tous les morts sont comme à la fête
Quand vient l'automne aux tristes voix,
Pleurant de façon satisfaite
Les défunts et leurs désarrois;
Les fleurs sont de tout premier choix
Pour célébrer le triste thème,
Quand la gueuse sort son carquois
Au temps tout gris du chrysanthème.
Les corps sont face à la défaite,
vaincus dans d'ultimes tournois;
Les vivants, la mine parfaite,
Leur parlent des ans d'autrefois.
Les bouquets au pauvre minois
S'en viennent jeter l'apothème
Sur les tombeaux avec leurs croix,
Au temps tout gris du chrysanthème.
La grisaille se veut surfaite
Et brille de ses feux adroits;
Un être, la mine défaite
Fait semblant de pleurer parfois.
Les fleurs prennent un air narquois,
Jouant le jeu d'un vieux système
À l'air hypocrite et courtois,
Au temps tout gris du chrysanthème.
Princes, vos caveaux très bourgeois
Semblent vous jeter l'anathème,
Faisant vibrer de faux émois,
Au temps tout gris du chrysanthème.
Michel
Miaille
La Ballade du coq
Il se lève tôt le matin
Dans la nature qui frissonne,
Sous un ciel souvent incertain
Lorsque la fin de nuit bougonne.
On n'aperçoit presque personne
Quand dorment Pierrots et Margots
Mais déjà son appel résonne,
Voyez le coq sur ses ergots.
De son chant pur ou cabotin,
Tout à coup l'animal entonne,
Comme un beau réveille-matin,
L'éternel refrain qu'il claironne
Chaque jour, la bête s'adonne
À des cris pas toujours légaux.
La belle allure qu'il se donne,
Voyez le coq sur ses ergots.
Le son n'est pas très argentin
Pour les amants d'humeur friponne
Tandis que notre plaisantin
Nargue le dormeur qui maronne
Le gallinacé s'époumone
Mais, face aux gens, ces Ostrogoths
Que tout un univers cloisonne,
Voyez le coq sur ses ergots.
Princes, que cet oiseau pardonne
Dans vos bouches tant de ragots.
Tout comme vous, lui fanfaronne,
Voyez le coq sur ses ergots.
Michel
Miaille
La Ballade
du thym
La plante soigne bien des maux
Tel un puissant antiseptique,
Les plus petits troubles normaux,
Du plus simple au cyclothymique;
Ce merveilleux pouvoir s'explique
Par un savoir-faire certain
Et pour son arôme tonique,
Chantez tous les bienfaits du thym.
L'arbuste répand ses rameaux
Jusque dans la contrée antique,
Dans les campagnes, les hameaux,
le moindre terroir bucolique.
Lorsque le soleil revendique
Un compagnon pour son destin,
Louez son pouvoir authentique,
Chantez tous les bienfaits du thym.
La cuisine aime les doux mots
De la farigoule magique
Rendant tous les plats optimaux
Dans un long concert féerique
Et, dans une douce musique,
Les fourneaux, du soir au matin,
Disent d'un fumet sympathique,
Chantez tous les bienfaits du thym.
Princes, l'air parfois lymphatique,
À la fin de chaque festin,
Prenez de l'infusion tonique,
Chantez tous les bienfaits du thym.
Michel
Miaille
La
ballade du petit poussin
J'ai mis mon duvet tout soyeux,
Celui du jour de ma naissance
Avec ce jaune très joyeux
Que je garde pendant l'enfance.
En picorant ma subsistance,
Je vis heureux et sans larcin.
Au début de son existence,
Admirez le petit poussin.
Je suis maman du bout des yeux
En redoutant sa moindre absence
Sous son regard très sourcilleux
Surveillant de près ma croissance.
Lentement je fais connaissance
D'un univers pas toujours sain
Mais dans mon temps d'adolescence,
Admirez le petit poussin.
Hélas, le monde merveilleux
De ma jeunesse est en partance
Et bien de longs mois périlleux
Sauront me montrer leur nuisance.
Je vais regretter l'innocence
Face au triste temps assassin.
En attendant cette échéance,
Admirez le petit poussin.
Princes, ainsi va l'existence
Croquant un éternel dessin.
Pour l'instant plein d'insouciance,
Admirez le petit poussin.
Michel
Miaille
Ballade
de l'escargot
Certains sont toujours excités
Et recherchent quelque aventure,
Pratiquant mille activités,
Comme les courses de voiture.
Quant à moi, humble créature,
Sans pièces d'or et sans lingot,
N'étant pas de même nature,
Je vais mon chemin d'escargot.
Les gens ont des velléités
Touchant à la caricature
Pour montrer cent dextérités
Le long de chaque infrastructure
Mais, face à ce monde en pâture
Fonçant à tire-larigot,
Moi, l'être sans mésaventure,
Je vais mon chemin d'escargot.
De grands yeux comme exorbités
Rêvent d'une gloire future
Couronnant leurs célérités
D'une très belle signature.
je crains trop que cela sature
Et donne sujet à ragot.
Moi, me passant d'investiture,
je vais mon chemin d'escargot.
Princes, constatez ma droiture.
Ni trop vaniteux ni bigot,
Sans faux-semblant, sans imposture,
Je vais mon chemin d'escargot.
Michel
Miaille
Ballade
de la mauvaise herbe
J'ai su grandir sur les tas de fumier
En compagnie de mille pourritures,
Bien à l'écart des gens de bénitier
À l'air gentil mais aux tristes natures,
Faux amateurs de très saintes lectures.
On me compare aux tristes repoussoirs,
Me présentant tous les matins et soirs
Comme une bête au vil penchant acerbe
Et l'on me dit reine des désespoirs
Car je ne suis qu'un brin de mauvaise herbe.
J'ai parcouru presque le monde entier
En déposant, dans bien des aventures,
Plus de cent maux un peu comme un sorcier,
Dans les jardins et parmi les cultures,
Offrant aux fleurs le temps des sépultures.
Sans aucun lien avec les ostensoirs
Mais au plus près des tristes déversoirs,
On me veut loin de la brillante gerbe
Mais voisine des repoussants pissoirs
Car je ne suis qu'un brin de mauvaise herbe.
J'ai bien connu cet étrange vivier
Où l'on peut voir de viles créatures,
La terre grasse et son sol nourricier,
les hommes noirs aux fourbes impostures,
Les êtres vils et leurs progénitures.
Souvent je vois briller les aspersoirs,
Chanter la vigne au fond des lourds pressoirs,
Moi qu'on maudit comme dans un proverbe;
On m'aperçoit tout près des dépotoirs
Car je ne suis qu'un brin de mauvaise herbe.
Princes ayant de prestigieux pouvoirs
Et revêtus d'un fière superbe,
laissez-moi vivre au coeur des repoussoirs
Car je ne suis qu'un brin de mauvaise herbe.
Michel
Miaille
La
Ballade du saule pleureur
J'ai l'air d'un arbre d'ornement
Aux feuilles semblant des fontaines
Dégoulinant complaisamment
Comme des larmes riveraines
Mais, près de quelques eaux très saines
Où la nature aime à rêver
Parmi les nymphes et sirènes,
Regardez le saule pleurer.
J'aime ce rafraîchissement
Des ruisseaux aux douces haleines
Quand mes branches très simplement
Semblent autant de cantilènes;
Si mes larmes portent ces peines
Qu'un être humain sait endurer
Alors, parmi de vertes scènes,
Regardez le saule pleurer.
Je passe pour cet élément
Ami des rêveries humaines
Et des poètes notamment
Loin des ambiances mondaines
Ainsi, sous des terres lointaines
Ou des cours d'eaux à admirer,
Avec ses frères par dizaines,
Regardez le saule pleurer.
Princes aux moeurs souvent hautaines,
Voyez l'exemple à révérer;
Ecoutez plutôt mes fredaines,
Regardez le saule pleurer.
Michel
Miaille
Ballade de la
taupe
J'ai creusé tant de galeries,
Oeuvrant avec dextérité,
Causant mille tracasseries
À cette pauvre humanité.
Déployant mon activité
D'une façon peu paresseuse,
Creusant avec habileté,
je suis la taupe fouisseuse.
Je vois les mines ahuries,
Des regards d'incrédulité
À cause de tant d'avaries
Dans quelque jardin dévasté.
Rien n'est pourtant prémédité
Dedans ma tête envahisseuse.
Fouinant avec âpreté,
Je suis la taupe fouisseuse.
De mes pattes très aguerries,
Je fore avec avidité,
Les rendant comme endolories
Dans ma nocturne cécité.
Besognant dans l'obscurité,
J'erre de façon jouisseuse.
Sans gloire ou popularité,
Je suis la taupe fouisseuse.
Princes, amoureux de clarté,
Devinez la bête qui creuse.
Dans le noir et l'opacité,
Je suis la taupe fouisseuse.
Michel
Miaille
Ballade du
cactus
J'ai le corps comme un gros piquant
Dans mon étonnante famille,
Ce qui me rend déconcertant
Pour l'agresseur de pacotille
Pourtant ces allures d'aiguille
Résultent d'un très long cursus
Et sous le soleil qui scintille,
Gare aux épines du cactus.
Je sers quelquefois d'ornement,
Un peu comme une belle fille,
Avec mon port très éloquent,
Très loin de la douce charmille
Et quand la nature s'habille
De plantes au vaillant tonus,
Avec mes armes je m'habille,
Gare aux épines du cactus.
je vois le monde inconséquent
Des humains prêts à la bisbille,
Leur univers si décadent
Où chacun plus ou moins s'étrille.
Lorsque l'humanité s'habille
De ricanements, de rictus,
Je dis sans craindre la faucille,
Gare aux épines du cactus.
Princes, vos longs parcours d'anguille
Vous font aimer le consensus
Mais, dans votre monde qui brille,
Gare aux épines du cactus.
Michel
Miaille
La Ballade du jardin potager
Je vois grandir, tout au cours de l'année,
Tous les beaux fruits comme autant de cadeaux,
Cette récolte encore enracinée
Qui donnera du bonheur aux oiseaux
Et du plaisir aux nombreux vermisseaux.
Je veux offrir, comme une gourmandise,
La fleur si fraîche ou bien la fraise exquise,
Chose charmante et si bonne à manger
Alors je dis, d'une voix sans surprise,
Parcourez donc le jardin potager.
Je reconnais la moindre graminée,
Celle qui vient sur les divers terreaux,
Poussant parfois de manière ordonnée,
En répandant de très nombreux faisceaux
Aux rangs savants avec mille réseaux.
J'aime à revoir la plante reconquise,
Le végétal qui souvent musardise
Et, comme un roi prêt à tout protéger,
J'avance un peu de façon très précise,
Parcourez donc le jardin potager.
Je crains pourtant cette chaleur damnée
Aux lourds rayons pareils à des fléaux
Persécutant la feuille infortunée,
Le fier légume et les longs arbrisseaux
Et desséchant salades et poireaux.
J'ai peur du froid, de ses airs de banquise
Quand maître hiver vient avec sa mainmise,
je pense alors qu'il pourrait bien neiger
Et je redis, pourtant sans vantardise,
Parcourez donc le jardin potager.
Princes charmants dont la grande hantise
Est de flétrir sans l'apparat de mise
Aux derniers jours quand le temps nous méprise,
Avec la mort qui vient tout saccager,
Ecoutez-la, cette chanson de crise,
Que son refrain soudain vous le redise,
Parcourez donc le jardin potager.
Michel
Miaille
Ballade
du lapin de garenne
J'ai
recherché le serpolet,
Des plantes aux tendres racines,
Même l'arbuste maigrelet
Pour me pourlécher les babines.
Hélas, des plantes anodines
Disparaissent un peu plus chaque an
Et je me dis dans mes rapines,
Mais où sont les herbes d'antan.
Nous formons un joli ballet
Dans les sous-bois et les collines,
Nous les lapins en chapelet
Courant parmi les sauvagines.
Humant le sol de nos narines,
Nous goûtons la brise ou l'autan,
Hélas, peu d'odeurs sont divines,
Mais où sont les herbes d'antan.
Quelquefois le triste collet
Tend ses mâchoires anodines
Comme un sinistre bracelet
Avant le civet des chaumines.
Des gens rêvent dans les usines
D'animal tendre ou de flétan,
Moi je redis, loin des cuisines,
Mais où sont les herbes d'antan.
Princes, je connais vos combines
Pour de vrais festins de titan
Et je dis à vos faims porcines,
Mais où sont les herbes d'antan.
Michel
Miaille
Les dunes du Sahara
(Expression libre)
Quelle merveille ! Quelle beauté !
Ces montagnes d'or qui font peur,
Qui abritent la vie mais aussi la mort.
Quelle main agile a pu les façonner de la sorte ?
Leur architecte n'est nul autre que le vent,
Qui les taille, les sculpte dans une finesse inouïe,
Et quand deux flancs se rencontrent,
Ils nous font des saillies parfaites.
Tantôt rondes, comme le corps d'une femme,
Tantôt viriles, comme les muscles d'un colosse,
Elles roulent des vagues,
Et parfois elles viennent s'échouer,
Loin, très loin sous les tropiques
Dans l'arc des petites Antilles.
Les pas des chameaux,
Comme deux pas d'homme collés,
Plus nombreux que les pas des autos,
Dessinent des kilomètres de lignes
Qui ne résisteront pas longtemps
A la pression du temps.
Cocks
Georges
La saison des pluies
C'est la saison des pluies dans le pays,
L'herbe est verte, les rivières en crue,
Les barges sont sorties, les pirogues aussi,
C'est du jamais vu ! Des pluies aussi drues.
Une pinasse glisse doucement
Vers l'autre berge, où, s'amoncellent
Ceux qui pouvaient passer tranquillement
Sur le dos des pierres, lisses et fidèles.
Une famille se prend au jeu,
Une traversée pour quelques sous,
Le barreur peut être fier et heureux,
Il pourra s'offrir un autre boubou.
Cocks
Georges
Le buffle d'Afrique
(Expression libre)
Le roi du pâturage se permet une pause,
Ses magnifiques cornes parfaitement recourbées,
Lui donnent une certaine élégance qui fait oublier,
Les coups violents qu'il est capable d'asséner.
Il rumine quelques brins d'herbes fraîches,
Qui pendent à sa gueule comme une vielle pipe,
Couché dans les herbes hautes, le vent dans la face
Lui fait cligner de l'oeil constamment.
Son manteau de Prada noir reflète les rayons du soleil,
Comme un silex qui brille dans une pierre millénaire.
L'appel de l'instinct se fait entendre,
Il se lève doucement.
La grande migration va commencer,
La quête de terres fertiles, de nouveaux pâturages,
Va conduire le troupeau à travers les défis,
Les dangers et les situations difficiles.
Les destins de l'homme et de l'animal convergent là,
Où la vie, prise de faiblesse, devient précaire et fragile.
Cocks
Georges
La sécheresse
Les dernières gouttes d'eau se sont évaporées,
Mais les troupeaux viennent quand même s'abreuver.
Ils se regardent, ils n'ont pas la force d'attaquer
L'instinct les conduit encore dans ce lit asséché,
Où quelques-uns finiront par s'allonger et se coucher,
Il n'y aura pas d'agonie, ni personne pour les réveiller.
Le sol, chauffé à blanc, est comme un drap froissé
Qui se fissure comme un miroir sur un parquet ciré,
L'argile raidie s'est complètement retournée
Comme les copeaux de bois d'un rabot affûté,
Comme des morceaux de chocolat par milliers,
Ils crissent sous les pieds comme une outre éclatée.
La rivière a disparu, les carcasses se sont amoncelées,
Dans le ciel, les vautours ne cessent de tournoyer,
La table est mise, il n'est nul besoin de payer
Les squelettes qui n'ont pas été emportés,
Vont sans doute mourir une deuxième fois noyés,
Quand,
Les premières gouttes d'eau vont à nouveau tomber.
Cocks
Georges
La brousse à l'hivernage
(Expression libre)
On peut entendre chanter de joie les arbres,
Et les herbes hautes,
Pousser des chants d'allégresse, à la saison des pluies.
C'est une nouvelle vie,
La résurrection d'entre les morts,
Le retour du messie,
L'espoir qui renaît.
La mare est remplie,
Sans crainte, le bétail s'éloigne des berges
Pour boire en trempant tout le corps,
Comme si les sabots des pattes
Avaient besoin d'un réconfort.
Cocks
Georges
Chutes Victoria
(Expression libre)
La terre s'est ouverte pour s'abreuver des larmes,
Que le ciel ne peut plus contenir à trop voir les peines.
Un arc-en-ciel dans les fines gouttelettes,
Regarde s'écraser ces torrents fous,
Qui se jettent dans le vide en criant,
Et le courant, charrie leurs âmes à travers les terres
Vers les régions inhospitalières, où les nuages,
N'osent même pas montrer leurs ombres,
Pour ne point ajouter de douleur
A la crise qui frappe déjà,
Où l'eau ne se puise uniquement
Quand le puits veut bien partager
Le secret de ses entrailles.
Les hippopotames, immergés comme de gros rochers,
Ouvrent de temps en temps, leur grande gueule pour bailler,
Des oiseaux, posés sur leur dos profitent du voyage,
Des éléphants s'offrent une toilette dans les eaux plus calmes,
Tandis que, sur la berge les animaux de la brousse,
Se régalent de la végétation luxuriante,
Ils luisent au soleil comme la graisse d'Aaron.
Cocks
Georges
Safari
Le paysage défile comme un rêve coloré,
Dans nos yeux écarquillés remplis de poussière,
Un troupeau nous dépasse sans difficulté,
Son galop, si rapide nous ramène en arrière.
Deux girafes majestueusement élancées,
Dépassent la cime de certains arbres,
De loin, elles peuvent voir venir le danger,
La paire, toujours fidèle, tachée de marbre.
L'oryx enfile son masque de super héros,
Mais pour l'instant il prend un peu de repos.
Les antilopes sont d'une extrême beauté
Comme ce tout et ce rien, ensemble, juxtaposés.
Un lion s'offre un peu d'intimité,
En aiguisant ses canines acérées,
Sur une carcasse abandonnée,
Derrière un buisson tout desséché.
Une hyène, prudente, l'observe au loin,
Elle ne s'approchera pas davantage,
Pour elle, il n'y aura aucun partage,
Elle trouvera quelques restes pour la faim.
Des zèbres, dans leur collant de compétition,
Observent la scène avec précaution,
Ils pourront brouter sans faire attention,
Les prédateurs ont déjà leur pleine ration.
Une grue couronnée arbore sa parure,
Allègrement, sur ses grandes pattes noires ;
Un vervet en robe blanche, la face obscure,
Étale dans les branches sa petite nature.
Des autruches voulant jouer à cache-cache,
Un jeu perdu d'avance, leurs longues jambes charnues,
Les montent en échasse comme une grande grue,
La brousse est trop courte pour une grosse tâche.
Qui osera affronter le rhinocéros,
Quand il martèle le sol dans sa lourde cuirasse ?
Son armure est de fer, il brandit toujours l'épée
Finement aiguisée, par tant de combats gagnés.
La savane est immense, l'espace est infini,
La survie, est parfois, une lutte sans merci,
Pour une fois nous nous sentons tout petits,
Des souvenirs, des larmes, du charme, des cris.
Combien de temps cela va-t-il durer ?
Quand saurions-nous finalement apprécier ?
Quand est-ce que l'amour et non les billets,
Nous fera aimer le voyage en toute vérité ?
Un jour, ce sera le dernier, les jeeps garées,
Le fuel consommé pour allumer les brasiers,
La poussière sur le cuir qui ne veut pas s'user,
La peinture ne tient plus sur le fer rouillé,
Trop tard, nous avons laissé la mort l'emporter,
Seul, le vent pleure dans les vallées asséchées.
Le dernier safari est longtemps annoncé.
Cocks
Georges
Le grand chêne
Tes fleurs en chatons jonchent le sol,
Tes racines ne craignent le pergélisol,
Tu règnes en maître sur l'hémisphère Nord ;
Et tes feuilles lobées brillent comme l'or.
Au printemps, elles s'éparpillent dans les champs
Et valsent sur les notes du vent.
Et sous le pas des amants elles crissent ;
On pourrait croire qu'elles réclament la justice.
Le grand chêne est une mère nature.
Elle nous fournit de l'oxygène.
Et
A l'ombre des branches on s'assied sans peine,
On y trouve aussi des nids de ménure.
Il quitte la forêt pour finir au bûcher,
Et quitte le bûcher pour la cheminée.
De la cheminée il ne peut renaître,
En meuble il préférait, mille fois être.
Cependant,
Il vit très longtemps, c'est un arbre d'âge
Son ton gris, lui donne un beau visage
Lorsque du ciel il tombe des flocons
D'un blanc si pur semblable au coton.
Cocks
Georges
La savane
Quelques averses et le carême s'est enfui,
Les barricades sans traverse ont circonscris
Un lopin de terre cerné en fils de barbelés
Les herbes à l'intérieur commencent à repousser.
Le bétail meugle de joie, et l'homme s'en réjoui aussi
Le cheptel s'engraissera jusqu'à la fin de la pluie
En attendant que la savane redevienne
Une terre battue sans racine ni vervaine
La brise d'alizé caresse le champ de foin vert
Tout excité, cette fois, il se laissera faire
Tout aussi bien, lorsqu'on en fera qu'une bouchée
Il ne lui restera que ses racines pour pleurer.
Cocks
Georges
Automne
Quand il pleut en automne au ciel des arbres,
Un déluge de couleur et de feuilles mortes
Que le vent emporte dans une folle danse
Comme des ballons de baudruche à la fête foraine
Excités par ces frêles nuages de coton blanc
Qui les attirent pour le dernier ballet du soir.
L'automne a sorti sa robe de madras
Pour un léwoz jusqu'au petit matin d'hiver ;
Les premiers flocons s'invitent à la ronde
Sur un air joué par le mistral du Nord
Et l'automne s'endort lentement, transi,
Dans le fin lin blanc que la neige lui tend.
Cocks
Georges
Le jardin
Le jardin soupire de bonheur
Sous les doux rayons du soleil d'hiver
Un peu de chaleur le fait renaître à la vie
Les oiseaux plus joyeux aujourd'hui
Viennent en chantant s'agripper aux branches
Du vieux chêne tremblant de rires
Le jardin redresse la tête face au ciel
Lui montrant les plus belles cimes
Que sa verdure protège tendrement
Il montre aux étoiles, à la lune, au soleil
Les mille et une couleurs de ses fleurs
Batifolant au milieu des herbes folles.
Muller Corinne
La
première
Elle est la première
A percer l'hiver,
A remettre en vie
La terre engourdie.
Elle a réservé sa place,
Posé son petit coussin,
Elle attend, ferme et vivace,
Au premier rang du jardin.
Aucun froid ni vent du nord
Ne l'empêcheront d'éclore.
Elle a ciselé ses pétales
Et les a teints de jaune pâle.
Elle a disposé ses fleurs
Côte à côte et coeur à coeur.
Sitôt qu'elle fleurit
Le printemps frémit.
Elle est la première,
C'est la primevère.
Louise
Duty
Notre jardin secret
Ce jardin merveilleux
Je l'ai rêvé tant et tant de fois
Il avait les couleurs chatoyantes
De toutes les fleurs que tu aimais
Ce jardin extraordinaire
Je l'ai imaginé tant et tant de fois
Il avait en lui toutes les senteurs
Des saisons qui passent lentement
Ce jardin unique
Je l'ai voulu tant et tant de fois
Il avait caché comme un trésor
Tous les oiseaux du paradis
Ce jardin secret
J'aurais tant voulu le partager
Avec toi mon amour ma vie
Mais tu n'es plus là à mes côtés
Ce jardin fantastique
Je le revois parfois dans mes rêves
Lorsque je suis seule, lorsque je suis triste
Pour parler aux oiseaux, aux arbres, aux fleurs
De la beauté de notre amour
Qui ressemblait tant à dame nature
Parfois aux couleurs de l'été
Parfois aux couleurs de l'automne
Ce jardin merveilleux
Existera toujours en mon coeur
Parfois, je te rejoindrai le coeur léger
La main dans la main nous sourirons
A l'ombre des branches d'un vieil arbre
Nous écouterons la chanson du vent
Nous écouterons le bourdonnement des insectes
Alors une immense paix nous envahira
Dans ce jardin rêvé
J'aurais tellement aimé t'entendre rire
J'aurais tellement aimé te voir vivre
Demain, peut-être pourrai-je t'emmener le visiter
Muller
Corinne
Le
saule pleureur
Sous ses longues branches
Je me suis reposée à l'ombre
Des rayons du soleil levant
J'ai senti la tendresse
De cet arbre si triste
Laissant tomber doucement
Sur mon visage rougit
La douceur de ses larmes
Emplit de tendresse et d'amour
Sous ses longues branches
Bercées par le vent
Je me suis endormie
Bien à l'abri de tous dangers
Dans un soupir je me suis envolée
Au pays des rêves
Emportée par les nuages
Je me suis faite une écharpe
De leur doux duvet bien à l'abri du vieux saule.
Muller
Corinne
Le
visage du dieu Pan
Ce visage pensif sculpté par un vieux sage
dans le bois dur d'un buis centenaire et doré
n'est qu'une simple ébauche, une lointaine image
pour ne pas trop heurter ton esprit timoré.
Tu peux scruter longtemps la trame des feuillages
ou l'écorce des troncs sans jamais voir mes traits
tu dois d'abord passer par un apprentissage
qui saura te conduire vers ma vérité.
Quand tu auras appris à parler mon langage
et que tu pourras me retrouver dans l'abstrait
tu pourras aller bien au delà de l'image
accessible à tes sens que j'ai voulu montrer.
Car je suis libre et fort, je n'ai ni joies ni peines
je suis accord parfait avec le monde entier
je suis bien au delà des amours et des haines
et je ne promets pas alliance ou amitié.
Et si j'ai consenti à prendre ce visage,
homme, c'est pour te laisser deviner
le dédain amusé que, fou qui te crois sage,
m'inspirent ton orgueil et ton inanité !
Dago
Laborel
Nous, les insectes
Voulez vous pénétrer le monde de l'Insecte ?
De notre esprit humain il faut chasser d'abord
l'image de chair molle et d'os de notre corps
dont nous tirons fierté et vanité suspecte.
Nous devrons accepter que rien ne nous rappelle
notre univers humain et changer de décor,
vivre dans une armure aux merveilleux ressorts,
gagner des sens nouveaux, des perceptions nouvelles
Nous serons beaux et forts et durs comme la pierre
brillants et colorés comme de purs joyaux
dignes de figurer dans des trésors royaux
ou humbles et cachés au sein de la poussière.
Nous aurons plusieurs coeurs et des yeux à facettes
où nous verrons un monde éclatant de couleurs
inconnues des humains et des fleuves d'odeurs
viendront ensorceler nos antennes fluettes
Et nous aurons six pattes et nous aurons des ailes
transparentes parfois et parfois bariolées
soutenant vers le ciel nos vastes envolées,
quatre rames vibrant de vivante dentelle
Nous vivrons en plein ciel des amours éphémères
et nous pondrons des oeufs beaux comme du cristal
Nous donnerons aux fleurs un baiser nuptial
et les fruits grâce à nous seront beaux et prospères
Nous changerons de peau comme on change de veste
Nous aurons plusieurs vies, nous dormirons des mois,
et nous reconstruirons notre corps plusieurs fois
sur nos vieux oripeaux, étrange palimpseste
Dans les bois, dans les champs, les rochers, les étangs
nous aurons nos pays, nos clans, nos fourmilières
l'hiver nous dormirons sous la neige et la terre
et nous vivrons très vieux... ou bien quelques instants.
Dago
Laborel
Souvenirs
d'enfance
Je me souviens de ces heures de bonheurs
Perchée sur mon arbre préféré
Un vieux cerisier au tronc usé.
La joue contre son écorce rugueuse
J'écoutais battre son coeur sur la plus haute branche
Cachée par les feuilles sentant l'été.
J'aimais manger ses cerises juteuses
En faire de jolis pendentifs
Ou les laisser aux oiseaux voleurs.
Doux souvenirs d'enfance
Qu'est devenu mon vieux cerisier
Aux couleurs de cendres et de terre ?
Un jour je reviendrai
Dans ce merveilleux verger
Comme avant lorsque je savais encore rêver.
Corinne
Muller
Matin
d'été
Je
sors aux premières lueurs du jour
La nature s'éveille à peine
Les douces senteurs de l'herbe
Chatouillent
mes narines
La rosée perle encore sur les fruits
Le soleil enfin renaît
Les oiseaux lancent leurs chants joyeux
Les
abeilles bourdonnent déjà
Autour des fraises rouges de bonheur
Quelle joie de voir à nouveau
La
nature s'éveiller à la vie !
Corinne
Muller
La
fleur d'aurore
Le
vent souffle
Le soleil ne brille pas
Mais la voix qui crie
La nature m'ouvre ses ailes
Les fleurs m'ouvrent leur coeur
Et moi je respecte leur beauté
Mais j'aime la couleur de leurs pétales
Les sentir de loin parce qu'elles
Sont toutes pareils la fleur d'aurore c'est celle
Que je préfère car on l'aime.
Audrey Terrier
Petit
poème sur la forêt
Forêt
tu es là immobile devant moi
Pourtant malgré ma fuite, tu sens ma Foi
En ton monde étrange de verdure, de pensées Chaque bruit que tu émets m’a
rassuré
Tu es si vivante, tes arbres vibrants à l’unisson
De mon cœur rempli d’une dévorante passion
La première fois que je t’ai vu, tu m’as reconnu J’ai eu peur de ce geste
de détresse inconnue
Moi l’enfant face à ce mystère de la nature
Une forêt ici, feuilles tombantes, tendre verdure
Tu as provoqué une si grande peur dans ma vie Elle était là tapie, endormie
loin de celle du midi
Au contact de l’humidité normande, tu m’es revenue
Je suis souvenu de mes peurs et les ai combattues
Maintenant quand je te vois devant moi, je sens la vie
Près de toi, je suis rassuré, tu es à présent mon amie
Chante petite forêt, chante et mon cœur bondit joie…
Richard
Gehenot
Automne
Quand il pleut en automne au ciel des arbres,
Un déluge de couleur et de feuilles mortes
Que le vent emporte dans une danse folle
Comme des ballons de baudruche à la fête foraine
Excités par ces frêles nuages de coton blanc
Qui les attirent pour le dernier ballet du soir.
L'automne a sorti sa robe de madras
Pour un léwoz jusqu'au petit matin d'hiver ;
Les premiers flocons s'invitent à la ronde
Sur un autre air joué par le mistral du Nord
Et l'automne s'endort lentement, transi,
Dans le fin lin blanc que la neige lui tend.
Cocks
Georges
L'arbre
est mort
Ses branches nues montre le ciel du doigt
Est-il à l'envers ? Est-il à l'endroit ?
Elles semblent vouloir implorer un pardon
Ou se protéger d'une malédiction.
Hier encore on riait de tout cour
Là assis sous l'ombre de ses grandes feuilles
Mais les regards ne sont plus pareils
L'arbre est mort et aujourd'hui il fait peur.
La terre vient de perdre un grand ami
Les petits oiseaux et les hommes aussi.
Ils mènent deuil en racontant à autrui
Comment cet arbre était si beau jadis
Il n'a jamais porté de fruits
Pourtant sous le soleil de midi
C'était un chapeau de paille, un abri.
Cocks
Georges
Pochade sauvage
Sur les collines boisées, les trilles printanier
Côtoient, fleurs de chicorées et marguerites des prés ;
Rivalisant de beauté, prélude d’une symphonie
Qui, d’une saison à l’autre,
Années après années
Défient l’arc-en-ciel dans leur robe de couleur.
Les marguerites jaunes semblent manquées d’hormones ;
A côtés des grands tournesols qui cherchent telle une boussole
Les rayons du soleil, comme un marin cherche le Nord.
Sur le bord des routes les pissenlits fleurissent
Exhalant un doux parfum aux voyageurs des longs chemins
Qui passent et repassent
S’en vont et en reviennent
Avec leurs même angoisses et leur même doutes.
Le bouton d’or, renoncule des prés
Complète ce décor comme des boutons de manchettes
Assortie aux clochettes du muguet,
Prennent déjà les teintes de l’été.
Cocks
Georges
L’oranger
Sur une petite route de terre brûlée
Derrière une barrière de fil rouillé,
Se dresse un arbre majestueusement élancé
Dont les feuilles d’une couleur vert foncé
Frôlent avec les branches d’un vieux merisier ;
Le temps n’a pas eu raison de sa grande beauté.
Dans ses branches supérieures ses fruits se sont caché
Comme s’ils éprouvaient la crainte d’être mangé
Et sur ce perchoir couvert d’épines acérées
Sa couleur reste un mystère non dévoilé :
Serait-ce le fruit ou la couleur, le premier,
A prêter son nom à l’arbre fruitier : l’oranger ?
Cocks
Georges
Aurore
L’ululement de la chouette
Prédit la fin de vie nocturne.
Dans un bruit sourd d’ailes qui fouettent,
Vers la grange, va taciturne.
L’heure paraît très indécise,
L’opacité impénétrable
C’est changée en pénombre grise,
S'estompant de façon louable.
Un laps de temps nous habitue,
Lentement comme des voleuses,
Aux masses qui se restituent,
Toutes moelleuses et ténébreuses.
L’horizon commence à blanchir,
Des endroits encore secrets.
Des formes cachent, sans trahir,
Leurs nébuleux contours discrets.
Exhaussé du sol de limon,
Une odeur très envahissante,
Fade, d’humus, de champignons,
Vient nous immerger et nous hante.
D’ultimes régions mystérieuses
Bataillent avec les lueurs
De l’aube rosée, lumineuse,
Créant de graciles vapeurs.
Au point du jour se décolore
Le ciel tout entier, annonçant
Les premiers feux d’un bel aurore,
Les rayons d’un soleil luisant.
La brume éthérée se défait,
S’arrache en énormes lambeaux
De l’étreinte de la futaie,
Créant un jour naissant et beau.
Henri
Valez
Maison
caussenarde
Couverte de dalles calcaires,
La cour pavée fait fonction d’aire.
Elle sert à battre au fléau
Le blé coupé sur le plateau.
Un seul passage nous entraîne
Vers la demeure du domaine.
De plain-pied est la bergerie,
Voûtée, formant des galeries.
Ou les blanches brebis laineuses,
Broutant des terres peu herbeuses,
Donnent du lait et leur toison,
Faisant prospérer la maison.
Au-dessus est un grand logis
Où la lignée se réfugie.
On l’atteint par un escalier,
Qui ouvre sur un court palier.
Sous ces marches toutes fleuries,
Est installé la porcherie.
Un réduit pour un seul cochon,
Qui tué, pendra au plafond.
La maison comprend une salle,
Le sol couvert d’énormes dalles.
Face au seuil est la cheminée,
Contrecœur en briques minées.
Un fusil pendu au manteau,
Sur un rayon bien de niveau,
Est dressé un crucifix noir.
Le feu est allumé, espoir.
Rondes marmites suspendues,
Aux crémaillères bien tendues,
Cuisent des légumes en douceur
Mangés le soir avec bonheur.
Dans un coin, près d’une fenêtre,
La souillarde pour le bien être.
La grosse pierre bien creusée
Pour vider toute l’eau usée.
De belles poutres fumées portent
Un plancher de bois, qui en sorte
Sépare le bas du grenier,
Où se garde le grain dernier.
L’escalier monte sans encombre,
Cachant un lit dans la pénombre
Discret réservé aux parents.
Un plus petit pour les enfants.
La pluie que reçoit la toiture
Devient un bouillon de culture,
Dans la citerne du logis,
Où les germes se réfugient.
Un toit de lauzes en couverture,
Avec lucarnes en arcatures
Créant, vu de l’extérieur,
Un charme bien supérieur.
Henri
Valez
La
nature, c'est la vie
Quelle merveille cette nature.
La nature c'est comme un vie sans fin.
Dans la nature il y a des fleurs
tout en couleur,
tout et hauteur
et tout en fraîcheur.
Quelle merveille cette nature.
L'air la purifie qui la rend pure.
dans la nature il y a des ruisseaux
tout plein d'eau.
Cela agite les oiseaux.
Ne détruisez pas cette terre.
Cela nous rendrait amer.
Le ciel bleu nuageux.
Se mire dans mes yeux.
Que de joie j'ai envie de crier.
pour moi c'est cela aimer
et faire partie de la nature.
Brandon
Leclerc
Félin
Le
soleil se couche
Dans la plaine
Lorsque le lion ramène
Le gibier
Qu 'il a durement chassé.
Tant respecté
Il reste là,
Sur le rocher.
Et, dans le soleil rouge et flamboyant
Il pousse
Aussi fort que le vent
Si fort que la terre trembla
Sous ses pas
Un rugissement
formidablement
Clémence, 12 ans
La
rose des vents
Elle s'envole tout doucement tout doucement
et réapparaît dans le vent
mais comment peut-on l'observer si lentement
la rose des vents qui quitte son tronc
en espérant retrouver l'Amour profond
Nakoe
Noëlla
Mésange !
Matinale radieuse,
Fraîcheur automnale,
Firmament azuré bleu
Eclaboussé de son soleil
Un piaillement méconnu
Attire mon attention
M' extrait d'une torpeur passagère
Dirige mes pas vers le balcon
Jolie mésange sur une branche posée
Entamant une danse folle
Assortie de chants mélodieux
Me ferait-elle sa révérence
Jolie mésange charbonnière
Exibant sa robe citron et pardessus moiré
Séance tenante modère sa caracole
Soudain s'envole vers d'autres cieux
Nini
Automne
pastorale et vague à l'arbre
Automne
pastorale, symphonie en deux mouvements
La nature se métamorphose et se meurt
S'illumine de toute la gamme polychrome
Avant de s'éteindre en monochrome
Chargée de brume au petit matin, à croire qu'elle pleure
Subterfuge pour mieux se donner en spectacle
Tout juste son manteau de larmes asséché par le doux soleil
Dame nature dévoile les couleurs du jour, elle n'a pas son pareil
Exacerbe nos sens, feindre ne pas la remarquer sera peine perdue
Ravissements et vague à l'âme, c'est elle qui dirige et d'un ton absolu
Automne pastorale, symphonie en deux temps !
Nini
Le
brouillard
Par ce soir de Novembre
Je le vois qui avance lentement
Les recoins les plus sombres
Virent du gris au blanc
Le ciel a disparu
Et l'on n'y voit plus guère
Les gens dans la rue
Le brouillard nous serre
Il clôt la journée
Les gens se hâtent de rentrer
Car tout disparaît si soudainement
Qu'ils craignent quelqu'enchantements
Demain, au lever
Je verrai le soleil essayant de percer
Et le brouillard va se dissiper
Aussi lentement qu'il est arrivé.
Christine Brandsaedt
Escale
sous terre
Bruits crissants, cris stridents,
Corps ballottés par la vitesse du mouvement,
Il le faut, je m'évade...
Yeux mi-clos, me voilà en ballade
Au pays où l'on passe outre toutes frontières,
Outre-ciel, outre-mer et terre.
La Nature me tresse un chemin
Qui se lace et se délace sans fin...
Tous endimanchés, nous attendons l'arrivée
De notre hôte si hospitalier :
Les fleurs aux bourgeons se pâment de rosée
Tandis que la canopée a soif d'horizon,
Les jeunes pousses tendres, sur le sentier
Attendent que le soleil les aime encore assez,
Faune et Flore préparent leurs danses, en hommage
D'une fête qui n'a plus d'âge...
Enfin, l'astre flamboyant se réveille,
Il annonce la journée de ses accents orientaux.
Il étincelle de ses rayons vermeils,
Débute alors le badinage amoureux des oiseaux.
Seulement, j'ouvre les yeux, le brouhaha revient.
Comme à travers un kaléidoscope, je vois les gens du matin,
Aux masques défaits par le réveil.
Le nom de mon arrêt retenti à mes oreilles.
C'est reparti pour une journée au boulot,
Après cette courte escale dans le métro.
Marina Bouvard
Regarde
au loin
ces champs, le foin
ouvre tes narines et respire
ca mon gars c 'est vivre
Ecoute les clapotis du ruisseau
les bruissements du vent et les arbrisseaux
comme c'est beau la nature
des couleurs, le bonheur, la verdure
pourvu que cela dur
ne détruisez pas cette terre
cela nous rendrait amère
le ciel bleu nageux
se mire dans mes yeux
que de joie, j'ai envie de crier
pour moi c'est cela aimer
et faire partie de la nature.
Anna
Le
ciel
est
gris,
la
terre
est
blanche.
Le
givre
pend
à
chaque
branche.
si
loin
que
l'emporte
les
yeux,
On
ne
voit
que
neige
et
que
glace.
Jouez
les
gamins
!!
et
roulez
des
boules
de
neige.
On
aura
jamais
froid
aux
mains
!!
Père
Morin
Je me suis levée aux aurores
puis je suis sorti dehors
devant moi se trouvait
ce paysage
à
la
fois mystérieux et sage
cette herbe si verte
leur donnait une
attitude coquine
sur ces collines se trouvait
la création toute
entière
celle-ci avait traversé
toutes sortes de
misères
quelles qu'elles
soient
un jour tu comprendras
l'importance que
ça a pour moi
cette nature
à
la fois si vaste et si pure
qui
complète ma vie si impure.
Ségolène
Dupont
La nature
Découvrir le bourgeon qui naît
Et y trouver la paix.
Au détour d'un chemin plein d'écueils
Etre enivré par le parfum du chèvrefeuille.
Le lapereau court dans le bois
Et éveille en nous tellement de joie.
L'arbre centenaire majestueux
Abrite indifférent riches et gueux.
La nature est un parfait présent
Qui anime en nous le goût du temps.
Chantal Sergéra
Crépuscule
Le soleil, tout pareil à une grosse orange
S’abîme lentement dans le gris de l’étang.
De sauvages couleurs et des lueurs étranges
Envahissent le ciel dans le jour finissant.
C’est l’heure où le grand cerf et la biche vont boire
Alors que la forêt peu à peu s’assombrit.
L’heure où le vagabond, seul en son purgatoire,
Accélère le pas pour trouver un abri.
Dans la maison douillette, persiennes fermées,
On dresse le couvert, on tire les rideaux.
La grande flaque d’or de la lampe allumée
Peint le visage heureux, penché sur un berceau.
Du jardin assoupi on a fermé les grilles.
Vont s’endormir la rose et le petit souci.
Les oiseaux attristés, blottis sous la charmille
Voient venir à regret les ombres de la nuit.
La brume, peu à peu, gomme le paysage.
Au firmament, là-bas, une étoile se pend.
Le soleil est enfin au terme du voyage,
Il vient de se noyer dans le gris de l’étang.
Renée Jeanne Mignard
Automnale
L’été s’en est allé aux dernières vendanges.
Chaque soir le soleil se meurt un peu plus tôt.
Le bleu du ciel pâlit. Le merle et la mésange
Ont déjà déserté la fontaine aux oiseaux.
Le grand chêne attristé laisse pleurer ses feuilles
Que le vent plus hardi conduit à leur trépas.
Elles ont recouvert le sol qui les recueille
D’un tapis mordoré qui craque sous les pas.
L’abeille ne boit plus au calice des roses.
Le papillon de mai ne s’éveillera pas.
Le jardin fatigué paresse, se repose,
Avant que d’affronter décembre et ses frimas.
L’hirondelle a rejoint des aurores lointaines.
La fumée, sur le toit, danse au rythme du vent.
Quand la brume du soir emprisonne la plaine,
Le vol des souvenirs s’alanguit doucement.
Renée Jeanne Mignard
Rose
de
Novembre
Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'automne,
Quand elle sait déjà que ses jours sont comptés,
Et que près de sa fin, généreuse,
elle donne
Encor plus de parfum qu'aux beaux jours de l'été.
Dans le brouillard léger d'une aube de novembre
Alors que les oiseaux ne savent plus chanter,
Elle va défroisser sa robe d'or et d'ambre
Pour s'offrir aux regards dans toute sa beauté.
Mais un souffle de vent la blesse, la défeuille.
Sitôt qu'il a séché ses larmes de rosée,
Elle cache ses joues dans son écrin de feuilles
Pour vivre encor un peu, encor une journée.
Ô toi qui ne sais pas combien est éphémère
La rose qui s'endort et va vers son trépas,
Si tu passes près d'elle au jardin de ta mère,
Je t'en supplie, enfant, non, ne la cueille pas.
Laisse la retenir la vie qui l'abandonne,
Suivre des vols d'oiseaux glissant dans le ciel clair.
Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'automne,
Qui se meurt doucement, aux premiers jours d'hiver.
Renée Jeanne Mignard
Le
Merle
et
la
Colombe
Un merle était amoureux fou
D'une colombe au chant si doux,
Que sitôt qu'elle roucoulait,
Son coeur vers elle s'envolait.
Il était timide, et jamais,
Il n'avait depuis qu' il l'aimait,
Osé lui faire un brin de cour,
Et lui avouer son amour.
Un jour pourtant, il s'enhardit,
Vola vers la colombe et dit :
-"Vois mon
ardeur,
vois mon émoi,
Voici mon coeur, veux-tu de moi?"
La belle, le prenant de haut,
Lui répondit :-"Vilain moineau ,
Avant que trop tu ne t'épanches,
Ne vois-tu pas que je suis blanche,
Et que ton plumage est tout noir?
Désolée de te décevoir,
Mais tu n'as pas la moindre chance.
Nous avons trop de différences"- .
Un peu surpris par cet éclat,
Le merle pourtant s'entêta,
Et sut si bien vanter ses charmes
Que colombe rendit les armes
Et ne jura plus que par lui.
Ils ont eu quatre enfants depuis.
Deux roucoulants, deux
sifflotants,
Et ils s'aiment toujours autant.
Quand l'amour chante sa romance,
Ne parlez pas de différences.
Renée Jeanne Mignard
Mauvaises
herbes
Pourquoi laisser en ton jardin
Ortie, mauve, ronce et plantain ?
Le vent te souffle la réponse,
(Mauve, plantain, ortie et ronce !)
"Les chenilles ont pour amies,
Plantain, ronce, mauve et ortie !"
Si tu m'écoutes et que tu sauves
Ronce, plantain, ortie et mauve,
Ces humbles plantes te feront,
un grand bouquet de Papillons !
Jacques
Laborel
Les
Goélands
Salut, charognards boulimiques
Bruyants, méchants, pourtant si beaux!
Grouillant aux décharges publiques
Avec les rats et les corbeaux,
Vous envahissez sans vergogne
Les bords de mer et les cours d'eaux,
Pillant ordures et charognes,
Et les nids des petits oiseaux !
Mais, quand vous survolez la plaine,
Suivant au dessus des grands pins
L'air chaud que le Mistral entraîne,
Comme votre vol est serein !
Et quand, au printemps, vous plongez
Sur vos nids fleuris d'Asphodèle,
Pourchassant l'intrus apeuré,
Chers Goélands, comme elle est belle
La chanson de l'air sur vos ailes !
Jacques
Laborel
Le Hérisson
Tu trottes dans le noir, croquant avec délices
sauterelle ou limace au hasard de tes pas.
Et l'on t'entend parfois, dans la nuit, qui te glisses
au travers d'un buisson ou de feuilles en tas.
Toi qui grognes de joie devant un bel insecte
et te roules en oursin aux mains du jardinier,
faisant hurler le chien, je t'aime et te respecte,
vieux routier de la nuit, brigand du potager !
Jacques
Laborel
L'Écureuil
Course verticale
au tronc le plus droit !
Flèche diagonale
dans un coin de ciel !
Silhouette rousse
au bout d'un rameau...
pleuvent les écales
des pommes de pin !
Jacques
Laborel
Le petit renard
Il est vif comme une belette
et joyeux comme un écureuil
son œil est une flamme verte.
et sa queue frétille d'orgueil.
Il vient chez nous chaque soirée
jouer un peu avec nos chats
acceptant raisin ou pâtée
(et, parfois, de lécher nos doigts !)
Comme son collier le proclame
c’est un renard apprivoisé.
Sans doute un jardin le réclame
quand il a fini sa tournée.
Joli petit renard des villes,
de rester furtif prends bien soin,
car le monde est plein d’imbéciles
et les chasseurs ne sont pas loin !
Jacques
Laborel
Bourgeons de Figuier
Que les bourgeons sont beaux en ce jour de printemps :
le crayon bien taillé de l'Iris violet
et le bouton rosé des fleurs d'abricotier
et le vernis laqué du bourgeon de lilas
et le rucher doré de la jeune étamine
du Pin d'Alep mûrissant son pollen !
Et pourtant, j'en suis sur, cette splendeur s'efface,
devant le simple bourgeon foliaire
qui s'ouvre peu à peu aux rameaux du Figuier.
C'est d'abord un bouton conique, irrégulier
d'un bronze patiné, au bout lavé de jaune
et sur certains l'on voit un dessin esquissé,
comme une main d'enfant crispée dans le sommeil.
La tige est nue encore et rappelle l'hiver
mais le bourgeon se gonfle en un croc turgescent
qui s'ouvre, et voilà que, penché sur le coté,
main qui abriterait une flamme du vent,
nervures travaillées à l'outil de diamant,
prend toute sa splendeur le limbe opalescent !
Parmi toutes les fleurs du jardin de printemps
est il rien qui surpasse en étrange beauté
l'éclat vert du soleil qui traverse le jade
des jeunes feuilles de Figuier ?
Jacques
Laborel
Été sous le figuier
Jus sucré des figues,
eau fraîche du pot,
ombre bleue des feuilles grises,
herbe sous mon dos...
Brins d'avoine folle
dansant sur le ciel,
cris des enfants de l'école
jouant au soleil...
Chatte qui sommeille
au creux du buisson,
mouche qui vibre, immobile
au fil d'un rayon...
Cigale qui chante
sur le tronc du pin,
viens te poser, sauterelle,
au dos de ma main !
Jacques
Laborel
Figues d'automne
Quel désir de remercier l'arbre
quand je lève la main vers cette figue noire
à la robe ridée et fendillée de blanc,
qui fléchît, consentante, et se penche en avant,
alambic de soleil et de sève estivale.
Le ciel est bleu, très loin au dessus des nuages.
Tissu mêlé de gris et de vert jaunissant
les arbres fatigués inclinent leur feuillage,
les pétioles prêts à se rompre dégageant
de très petits bourgeons, espoir d'un nouvel âge.
Et quand, dans une ultime et gourmande bouchée
craque la peau gonflée au parfum éclatant,
je sens que cette figue, à l'automne arrachée,
me promet un nouveau printemps...
Jacques
Laborel
Sur l’épaule du Figuier
As tu déjà passé ton bras sur l’enfourchure
d’un Figuier, comme sur l’épaule d’un ami ?
Le ciel était trop gris ou la route trop dure
et ton corps était lourd et ton cœur endormi..
Tu lui laisses ton poids et le sang de sa sève
traverse écorce et peau, et tu sens à ton tour
que son flot te pénètre et vient nourrir ton rêve
d’un influx végétal d’énergie et d’amour.
Laisse moi reposer, ami aux larges feuilles
sur tes branches nerveuses au bois mat et charnu,
donne moi ta tendresse et permets que je cueille
tes fruits d’or et de miel et de bonheur perdu.
Jacques
Laborel
Restanques
Vieilles
restanques
où
le
temps
passe
sur
le
souvenir
des
saisons,
où
le
cri
du
Mistral
remplace
les
voix
et
les
chants
des
moissons
!
Tant
de
fois
le
feu
et
la
glace
ont
passé
sur
vos
oliviers
!
Le
viorne
et
le
lentisque
enlacent
vos
souches
mortes
d'
amandier
!
Le
soc
ne
perce
plus
vos
terres,
plus
de
sueur
pour
chaque
grain,
maintenant,
où
passait
l'araire,
poussent
le
ciste
et
le
plantain.
Mais
au
printemps,
joyeux
mystère,
voilà,
sans
bêche
ni
sillon,
que
fleurissent
et
couvrent
la
terre
l'orchidée
et
le
papillon
!
Amitiés
Dago
(alias
Jacques
Laborel)
Association
jardin
de
l'espérance
la
ciotat
Après nous.., l'an
x000?
Le ciel sera très bleu, très pur, et la forêt
verdira à nouveau les collines, les plaines.
Des insectes nouveaux viendront y butiner
sur de nouvelles fleurs, pour de nouvelles graines...
Mais nos tableaux ? ...Van Gogh déchirés et pourris ?
La mer viendra chanter un ressac éternel
dans nos ports, submergeant ses rivages antiques.
et des coraux nouveaux, montant vers le soleil,
bâtiront des récifs puissants et magnifiques...
Mais nos sculptures ? ... Angkor dévoré par le sel...?
Des sons nouveaux résonneront sous les ramures
et des oiseaux nouveaux viendront pour remplacer
les chants volés par nous aux choeurs de la Nature,
et personne, jamais, ne viendra les troubler...
Mais nos musiques ? ... le vent chantera t il Mozart ?
Les lettres, les signaux que nous aurons laissés
se diluer en vain dans le temps immobile,
faute d'un seul cerveau pour les interpréter
disparaîtront, usés, symboles inutiles...
Mais nos Maîtres? Lao Tseu ?, Bouddha ?, Jésus ?, Mohammed ?
La Terre poursuivra son chemin, libérée.
Mais plus aucun VILLON, jamais, ne pourra dire :
"Frères humains, qui après nous vivez !"...
Jacques
Laborel
Rivages
Laisse monter le souvenir
d'une falaise ou d'une plage,
laisse doucement t'envahir
la chanson verte d'un rivage !
Peu importe le continent,
l'océan, le jour ou l'année,
il suffit d'écouter le chant
d'une sensation retrouvée !
Laisse ton corps sur le rivage :
que ton rêve nage au tombant,
sirénien candide et sans âge !
Et, qu'importent flot ou jusant,
sois le libre poisson qui nage
dans les eaux violettes du Temps. !
Jacques Laborel
Rhodania
Je crois avoir senti très tôt que le calcaire
montait des océans
et que le lourd granit, arrondi et sévère
marquait les continents !
Que de fois j'ai rêvé à la plage abolie
avec au premier plan la vague de Crussol
préludant, par delà les calmes bleus du Rhône,
aux grandes déferlantes du Vercors !
Et plus tard, Océan, je cherchais ton empreinte
au moule tendre et rond des belles Ammonites
brisées, dans les calcaires gris de Soyons
et je rêvais, chétif, à ta puissante étreinte.
Je voyais le baiser de la mer à la terre,
les vagues se brisant sur le sable brillant,
et le sillage des géants du Secondaire
ondulait, sous mes yeux, dans le soleil levant !
Et chaque nuit, au creux de ma chambre terrienne,
je voyais l'Océan, lentement, submerger,
gigantesque marée, la plaine rhodanienne,
comme en un très lointain passé !
Jacques Laborel
Mémoire des pierres
Mon jardin est un tas de caillasse calcaire,
les restes du labeur ancien des ouvriers
qui tirèrent, il y a longtemps, de la carrière,
de beaux blocs réguliers.
Au creux du cailloutis, sous la croûte des mousses,
chasse la scolopendre et rêve l' escargot.
De beaux lichens rameux, et des fougères rousses
y cherchent un peu d'eau.
La roche est dure et grise et, quand on l'examine,
on y voit des coraux érodés et brisés
car elle se forma aux pentes sous - marines
d'un récif crétacé.
Et j'aime ce jardin comme un vieux camarade,
est ce ma faute à moi si ce lopin désert,
quand hurle le Mistral ou gémit la Largade
rêve encore à la mer ?
Jacques Laborel
|